La Grande Peste de 1348, une malédiction divine.

L’épidémie de peste noire qui atteint l’Europe en 1348, est particulièrement dévastatrice, décimant le tiers de la population du continent, soit 25 millions de personnes. La proportion de décès atteint près de la moitié de la population dans certains pays, notamment la France. L’épidémie accélère le déclin démographique de l’Europe. Ce sont des nations entières qui sont touchées de plein fouet. D’un point de vue économique, la Grande Peste fait entrer l’Europe  médiévale dans une période de récession en raison de la pénurie de main d’oeuvre et de la baisse de la consommation. De vastes espaces jusqu’alors cultivés retournent en friche. La peste noire a également une influence dans le domaine artistique : la peinture s’oriente vers des thèmes plus lugubres. La population voit dans l’épidémie une manifestation de la colère divine. En l’absence de traitement pour cette maladie, elle est gagnée par un regain de ferveur. Un vaste mouvement de flagellants  se développe dans toute l’Europe. Certaines communautés comme les juifs, servent de bouc émissaire. Accusés d’empoisonnement, ils subissent des pogroms.
L’épidémie intervient en France dans le contexte dramatique du début de la guerre de cent ans. Partie d’Asie centrale dans les années 30, la Grande peste se répand suivant les voies commerciales. A la fin de 1347, les rats contaminés infectent les cales des navires marchands. La maladie gagne Marseille et Avignon, cité des Papes depuis 1309, et centre du monde chrétien. L’année suivante, la totalité du territoire français, l’Espagne et l’ Italie sont atteints. Les armées, les monastères et les villes sont particulièrement touchées.  Les zones moins densément peuplées, comme les campagnes sont plus faiblement impactées. Certaines cités, comme Milan et Nuremberg sont miraculeusement épargnées. La Grand Peste révèle également les inégalités. L’aristocratie est privilégiée face à la maladie. Elle est en effet mieux alimentée et dispose de meilleures conditions sanitaires.