Le goût âpre des kakis

Leila était assise dans le fauteuil aux bras métalliques. Les mains dans les poches de son pantalon, Ali lui tournait le dos. Il regardait par la fenêtre. Sous le platane de la rue, un chien dormait. Leila froissa le kleenex dans ses mains.

- Tu me promets ? Demanda-t-elle

Ali observa le chien qui s’était réveillé. Il s’éloigna de la fenêtre en baillant.

Entre modernité et tradition, Zoyâ Pirzâd nous décrit à travers cinq nouvelles la vie de couple de la classe moyenne en Iran. Par ses descriptions subtiles du quotidien, elle évoque les difficultés et les frustrations des femmes au sein du nid familial. Dans son premier recueil de nouvelles, ses héroines acceptaient avec philosophie le passage des saisons et leur vie au côté de leur moitié. Dans « le goût  âpre des kakis », elles subissent les turpitudes de leurs maris et ne peuvent que chercher des solutions à ces destins contrariés. Dans « Comme tous les après-midi », la femme était encore placée dans le nid protecteur de la tradition. Ici, Zoyâ Pirzâd explore la modernité des chassés croisés amoureux. La littérature persanne de cette romancière parle aussi bien aux femmes iraniennes qu’à nous occidentaux. C’est d’ailleurs pour cela que ses œuvres voyagent si bien et sont traduites dans plusieurs langues. Traduit en 2009 par les éditions Zulma, ce recueil de nouvelles est sorti en Iran en 1997.