Tyler Cross, toujours plus sombre.

Tome III d’une série déjà vendue à 130 000 exemplaires, « Miami »  continue de s’inspirer des codes des films noirs des années cinquante. Fabien Nury, l’auteur
ne s’en cache pas, il est fan de cinéma et de littérature. Le scénario et le personnages de Tyler Cross, éternel antihéros, ne sont pas s’en rappeler les polars de James Ellroy. D’ailleurs ce troisième opus est peut être le plus sombre de la série. On salue le travail de colorisation de Laurence Croix et la ligne claire de Brüno. Si souvent le cinéma s’inspire de la bande dessinée, les trois collaborateurs sont à n’en pas douter des cinéphiles avertis. Gros plan, contre-champ, plongée, le découpage de Tyler Cross est penser avant tout comme un film. On songe à une possible adaptation qui ne sera pas forcément évidente tant le personnage est peu expressif dans ce troisième tome. Cependant il touche notre imaginaire tant il nous rappelle des malfrats du cinéma américain de l’après guerre. Le style est vif. L’utilisation de la voix-off, encore un emprunt au cinéma, est une réussite. On mesure que Tyler Cross est en passe de devenir une série culte qui peut cependant se lire indépendamment des tomes précédents. Le dessin de  Brüno est convaincant et donne sa dimension à cette bande dessinée. On imagine quelques influences chez Tardi mais au final cette création est originale et à recommander à un public éclectique.